Orgueil de l’ordre cistercien, le riche monastère portugais n’est plus que l’ombre de lui-même.
Abandonné au bord d’une route dans la région de Figueira da Foz, commune littorale située entre Lisbonne et Porto, le ci-devant monastère de Santa Maria de Seiça n’a pourtant pas encore perdu toute sa superbe. Et c’est bien l’ampleur de sa façade, qui a conservé ses deux hautes tours jumelles, qui interpelle le passant. La chronique nous dit que cet établissement religieux fut fondé en 1162 par Afonso Ier de Portugal, premier roi du Portugal. Rien moins que cela ! Quelques décennies plus tard, le monastère entrait sous la coupe du très grand et puissant ordre cistercien. Supprimé en 1555, rétabli en 1560, l’établissement va connaître une nouvelle vie de prospérité, comme le prouvent sa reconstruction, et l’édification d’un tout nouveau sanctuaire à partir de 1670. En résulte cette imposante façade animée de pilastres, que cantonnent ces deux tours couronnées de bulbes carrés en pierre... aujourd’hui coiffés d’arbres incongrus.
Mais les péripéties historiques n’étaient pas encore terminées. En 1834, une loi abolissait les ordres religieux dans tout le pays, et confisquait les biens des congrégations au profit de l’État. De longues décennies d’hésitation sur le devenir de l’édifice aboutissaient en 1895 à la vente du monastère (déjà amputé par le tracé d’une ligne de chemin de fer), qui fut aussitôt transformé en usine de décorticage de riz jusqu’en 1976, date de sa fermeture. Classée en 2002, Santa Maria de Seiça était rachetée par la commune en 2004. Mais l’église dont les voûtes sont tombées, et dont il manque une partie de la nef, est loin d’être sauvée.
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